La voie est l'élément commun à toutes les disciplines martiales qui se sont transformées de jutsu, arts ou techniques destinés à la guerre ou au combat, en disciplines transformant et utilisant les apports de ceux-ci pour développer une approche plus spirituelle de l'individu.
La "Voie"! Mais où mène t'elle précisément ?
A peu prés partout, surtout là où on veut aller!
C'est
le chemin que l'on prend pour atteindre un but que l'on ne perçoit pas
forcément, comme en montagne, où l'on n'aperçoit pas toujours le
sommet. On ne le voit pas, mais on sait qu'il est là. Vouloir
l'atteindre à tout prix, dans la plus grande exaltation, sans
préparation ni technique, ne peut mener qu'à l'échec. La voie nous
enseigne de nous concentrer sur le moment présent de la marche, dans le
calme du corps et de l'esprit, en maitrisant sa technique, sa
respiration, son esprit vide, qui ne se fixe sur rien de particulier
mais perçoit tout (mushin), les flux d'énergie (ki), etc...
Il y a plusieurs manières de pratiquer la voie :
- La voie de la méditation, de la compassion extrême, de l'esprit vide
qui se fond dans le cosmos; c'est la voie du boudhisme, Zen ou autre.
Le but, (le sommet de la montagne), est d'atteindre un état de
siddartha, ou nirvana, où les désirs, les envies et les passions, les
angoisses et les peurs sont abolis.
- La voie du samouraï, (ou
de nos preux chevaliers!), voie du sacrifice total envers son maitre,
son daimyo, son shogun ou son suzerain, qui nécessite un long
entrainement aux arts martiaux (les jutsu : ken justsu, iai jutsu, ju
jutsu,...)pour protéger son maitre, lequel entrainement demande la
maitrise de son énergie (ki), de son esprit (mushin), de son équilibre
et de ses mouvements (hara, tai sabaki) et de l'engagement total
(ki-ken-taï ichi).
- La troisième voie, ou plutôt les autres
voies, se situent entre ces deux extrèmes, et selon ce qu'on y met,
peuvent différer sur sur les buts à atteindre et les moyens à mettre en
oeuvre. Ce sont ces voies intermédiaires qui se révèlent les plus
adaptables à notre condition d' occidentaux, si tant est que l'on
veuille bien s'ouvrir à certains traits de la culture asiatique. Elles
impliquent la pratique des jutsu, transformés en Do, et un travail sur
soi-même. Selon ses inclinations personnelles, le pratiquant pourra
évoluer dans une direction le menant plutôt vers la première voie, à
travers la pratique du Zen, ou la seconde, celle du guerrier, qui
conduira vers la compétition (judo, karaté, kendo). Cette dernière
approche est à suivre avec discernement, car certains sports, le judo
notamment, ont perdu quasiment toute notion de développement intérieur
au profit du simple résultat sportif.